Alors que le premier confinement en mars dernier sonnait la fermeture de tous les lieux culturels, l’Association des théâtres privés en région naissait pour porter la voix des théâtres hors région parisienne, que la crise sanitaire venait particulièrement fragiliser. Dans la charte publiée sur leur site, les théâtres membres évoquent la nécessité de faire comprendre aux publics la spécificité de leur modèle économique, à savoir que les théâtres privés ne reçoivent aucune subvention et que leurs directeurices ne sont pas seulement les propriétaires des lieux, mais choisissent leurs programmations et produisent les artistes qu’il/elle.s accueillent au sein du théâtre.
La fermeture prolongée des théâtres privés a donc amené les acteur.ice.s de ce modèle spécifique à se constituer en association pour mieux défendre et promouvoir le théâtre privé, en sensibilisant les acteurices de cette profession à leurs droits ( l’association avait interpellé l’Association pour le soutien du théâtre privé, au premier confinement, afin que celle-ci s’engage concrètement en remboursant aux structures leur dernier versement de cotisation.), s’informer rapidement sur les mesures les concernant et réfléchir ensemble à initier des passerelles entre les théâtres de région pour promouvoir les artistes programmé.e.s au sein du réseau des théâtres privés.
Alors qu’une aide de 5M d’euros avait été débloquée lors du premier confinement, la fermeture des théâtres et des théâtres privés s’éternise, éveillant pour les structures de nombreux questionnements essentiels. Dans une interview accordée à Lyon Capital durant ce mois de février, Julien Poncet, directeur de la Comédie Odéon revenait sur les interrogations que posent la fermeture prolongée des salles au monde du spectacle vivant. Pour lui cette période met en évidence la question de l’accès au théâtre et des habitudes de fréquentation des salles de théâtres publiques et privées avant la pandémie (il rappelle à ce titre que seul 20 pct de la population assiste à des spectacles vivants, 4 pct de manière régulière). Ce questionnement, déjà présent avant la pandémie, impose selon lui de repenser l’implication des spectateurices au sein des institutions théâtrales, toucher de nouveaux publics et prendre en compte les craintes que suscite la crise sanitaire (inquiétude des spectateurices de refréquenter des lieux clos) pour anticiper au mieux les retrouvailles avec les spectateurices dans les salles.
Site de l'association des théâtres privés en région : https://www.tpr-asso.fr/